L'épaule d'Orion

Nous sommes désormais entrés dans la pause estivale – ce grand moment de silence éditorial –  et comme à chaque rentrée, nous allons crouler sous l’afflux des livres début septembre. Bien sûr, nous nous joindrons au coryphée pour pleurer une surproduction endémique, comme chaque année, mais pour les lecteurs au taquet que nous sommes, la rentrée littéraire, c’est noël avant l’heure. On l’attend la rentrée littéraire, on vit pour. Que va-t-elle nous réserver cette année ? À leur habitude, les maisons d’édition françaises, contrairement à leurs paires anglo-saxonnes, communiquent peu et on manque cruellement de visibilité à long terme. Donc, on fait avec le peu qu’on a. Il y aura quelques rééditions intéressantes de textes anciens (comme L’humanité-Femme de Joanna Russ chez Mnémos), mais je n’en parlerai pas ici. Voici mes repérages de lectures d’avenir, accompagnés des couvertures lorsqu’elles sont disponibles.

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Septembre

• C’est Albin Michel Imaginaire qui ouvre la parade dès le 30 août avec Jour Zéro, un nouveau roman de C. Robert Cargill. Il s’agit d’une préquelle au précédent roman publié par le même éditeur, Un Océan de rouille. Une des critiques que je faisais au sujet de ce dernier était qu’on ne savait pas comment on en était arrivés là. Réponse fin août, donc. (Chronique désormais disponible)

• On continue le 31 août avec la sortie du 46^e titre de la collection Une Heure-Lumière chez Le Bélial’, collection consacrée aux romans courts, ou novella, avec la parution de Le Dernier des aînés d’Adrian Tchaikovsky. Il s’agit de la traduction d’Henry-Luc Planchat d’Elder Race, roman très futé qui mêle de façon ludique science-fiction et fantasy, un roman à deux faces, que j’avais lu et beaucoup apprécié lors de sa sortie en VO il y a deux ans. J’en avais même fait une chronique.

• Le 6 septembre, dans la très bonne collection Terres d’Amérique chez Albin Michel, nous verrons La Sentence de Louise Erdrich. Une histoire de fantômes dans une Amérique face à ses démons.

• Le 13 septembre, sortira chez Le Moutons électriques, L’Art du vertige de Serge Lehman. Il ne s’agit pas d’un roman mais d’un essai dans lequel l’auteur partage ses réflexions sur la science-fiction. Ce sera sans doute un livre à lire pour les passionnés.

• Le 21 septembre, sortira à nouveau dans la collection Une Heure-Lumière, la novella La Peste du léopard vert de Walter Jon Williams, l’auteur de très remarquable Avaleur de monde. C’est une traduction de Jean-Daniel Brèque. (Chronique désormais disponible.)

• Le 27 septembre, sortira chez Albin Michel Imaginaire un livre que j’ai lu en VO et qui m’a beaucoup surpris, car rien a priori n’aurait pu laisser penser que je l’apprécie particulièrement. Sauf que c’est un très bon livre. Il s’agit du roman Singer Distance d’Ethan Chatagnier, qui sera publié sous le titre L’Affaire Crystal Singer et une traduction de Michelle Charrier.

• Le 28 septembre – roulement de tambours – sortira enfin le premier recueil de nouvelles de Ray Nayler, sous le titre Protectorats, chez Le Bélial’. Et vous savez comme j’aime cet auteur. À l’instar des nouvelles déjà publiées de l’auteur dans la revue Bifrost, c’est Henry-Luc Planchat qui s’est collé à la traduction. Le recueil sortira dans la collection Quarante-Deux, celle qui nous a déjà donné l’intégrale raisonnée des nouvelles de Greg Egan, La Fabrique des lendemains de Rich Larson, Jardins de poussière de Ken Liu, Au-delà du gouffre de Peter Watts, etc, etc. Autant vous dire que je l’attends avec grande impatience celui-ci.

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Octobre

• La fille qui se noie de Caitlin R. Kiernan sortira le 11 octobre chez Albin Michel dans la collection Albin Michel Imaginaire. Il s’agit d’une réédition, la précédente datant de 2014 chez Panini books. C’est toujours un peu particulier Kiernan. J’avais aimé Agents of Dreamland et Noirs vaisseaux apparus au sud du paradis. Moins d’autres choses. Il sera intéressant de lire ce roman sous une traduction révisée de Benoît Domis. (Chronique disponible)

• Rich Larson revient chez Le Bélial’ avec cette fois-ci une novella totalement inédite, Barbares, traduite par Pierre-Paul Durastanti, pour la collection Une Heure-Lumière. Impatients nous sommes. (Chronique désormais disponible.)

• La toute jeune collection Rivages/Imaginaire nous proposera L’Odyssée des étoiles de l’autrice coréenne Kim Bo-Young. Avec un titre pareil, il ne peut que finir dans mon panier celui-ci ! (Chronique désormais disponible)

• Le soulèvement des pigeons de Jesse Miller, une novella datant de 1972, sera publiée dans la collection Dyschroniques chez Le Passager clandestin. Il s’agit d’une dystopie dans un harlem du futur. (Chronique disponible)

• C’est à peu près à ce moment-là, aux alentours du 25 octobre, que devrait sortir chez Bragelonne la tant attendue traduction française de The Ministry for the Future de Kim Stanley Robinson. C’est une lecture indispensable sur le thème du réchauffement climatique et un très grand roman de KSR.

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Novembre

• La porteuse de mort de Stark Holborn sortira le 2 novembre chez Albin Michel Imaginaire. On nous promet des vaisseaux spatiaux, des extraterrestres, des guerres, c’est de la SF qui tache !

• Babel de R.F. Kuang chez De Saxus sortira le 9 novembre. Ce titre a déjà reçu une tripotée de prix dans le monde anglosaxon. Il débarque en France. C’est de la fantasy, mais c’est intriguant. Je l’aurais peut-être lu en VO d’ici là.

• Le 16 novembre, notez dans vos tablettes que les éditions Le Bélial’ rééditent le génial Echopraxie de Peter Watts, la suite du non moins génial Vision aveugle. Il était grand temps, le roman est depuis des années introuvable.

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Décembre…

Il ne se passe jamais rien en décembre, car on entre alors dans la trêve des confiseurs. Ce sera le moment de faire des bilans. D’ici là, pensez à votre santé et lisez 5 nouvelles et romans par jour.