La novella Agents of Dreamland de Caitlin R. Kierman est une savante réécriture moderne, ou plutôt le prolongement d’une nouvelle de Lovecraft, saupoudrée de multiples références pour ancrer le récit dans un plus vaste corpus, avec quelques emprunts créatifs aux Laundry Files de Charles Stross, aux X-files de Chris Carter, voire à Twin Peaks de David Lynch pour le sentiment d’étrangeté. Le fond n’est donc pas extrêmement original, en mode Histoire Secrète (revendiqué par l’auteur elle-même au cours d’une très brève mise en abyme au beau milieu du récit), mais le traitement qui en est fait l’est. La narration est au départ un peu perturbante, puisqu’on y suit le fil des pensées de trois protagonistes. Le temps est aussi dissolu, et il faut prêter attention aux dates en début de chapitre. Mais on y entre rapidement et ce court récit de 128 pages est un véritable page turner. Le ton et les personnages sont sombres, contrairement à Charles Stross, CRK n’a aucunement l’intention de faire rire ses lecteurs. Et c’est là la grande réussite de ce texte : convoquer à nouveau l’horreur cosmique à une époque où les textes de Lovecraft n’arrivent plus guère à provoquer cet effet chez un lectorat qui a depuis longtemps vu bien plus effrayant. Pour le coup, c’est un rafraîchissement très réussi des thématiques lovecraftiennes.
La novella sortira le 27 août 2020 dans la collection Une Heure-Lumière chez Le Bélial’ sous une traduction de Mélanie Fazi. Faites chauffer les CB !
Autre avis de lecteurs : sur la VO Apophis, Quoi de neuf sur ma pile, et sur la VF Au pays des Cave Trolls, Xapur, l’Albedo, Nevertwhere, Feygirl,
Livre : Agents of Dreamland
Auteur : Caitlin R. Kiernan
Publication : 2017
Langue : Anglais
Nombre de pages : 128
Format: papier et ebook
Sur Amazon.fr : Agents of Dreamland
L'épaule d'Orion 
Sans doute l’une des seules histoires totalement dans l’esprit de HPL.
Mieux : depuis Simmons, je n’avais plus eu peur en refermant un livre.
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