La semaine prochaine, le 28 septembre, sort en librairie le recueil Protectorats de l’auteur américain (né au Canada) Ray Nayler. Les textes qui le composent, au nombre de 14, ont été méticuleusement sélectionnés par les Quarante-Deux, Ellen Herzfeld et Dominique Martel, qui dirigent la collection du même nom au sein des éditions Le Bélial’. La traduction a été assurée par Henry-Luc Planchat.
Pour moi, il s’agit de l’aboutissement d’un intense travail de lobbying (Ellen et Dominique prétendent que je peux être « insistant »), débuté il y a quatre ans dans les pages de ce blog pour essayer de faire connaître en France cet auteur dont j’apprécie tout particulièrement l’œuvre. Et donc, forcément, j’éprouve une certaine fierté à le voir aujourd’hui traduit et publié chez nous, si jamais j’ai pu jouer un rôle, quel qu’il soit, là-dedans. D’autant plus que cette collection de textes courts est une première mondiale car il s’agit du tout premier recueil de nouvelles de l’auteur. Il n’existe pas d’équivalent dans le monde anglosaxon. Le voir ainsi rejoindre Greg Egan, Ken Liu, Rich Larson, Nancy Kress et Peter Watts au sein de ladite collection m’emplit de joie. C’est pour ce genre de moment que j’ai ouvert ce blog en 2018.
La lecture de ces quatorze textes, suivant l’agencement choisi par les Quarante-Deux – c’est là le talent des anthologistes – produit l’effet d’une cohérence interne, d’un tout qui se dessine à travers des textes qui se répondent, s’enrichissent et créent un univers à la fois uchronique et futuriste au centre duquel se trouve l’humanité. Si vous suivez régulièrement ce blog, vous savez que je ne cesse de répéter encore et toujours la même chose à son sujet :
Ce qui pour moi distingue les écrits de Ray Nayler est leur humanisme profond et la direction du regard qui est posé. Nayler n’adopte jamais un point de vue surplombant, celui d’un narrateur omniscient qui dit les événements depuis des altitudes inaccessibles à ses personnages, mais place la narration toujours à hauteur d’homme, de ceux qui ont les pieds posés au sol et vivent – subissent – à la première personne les remous des futurs, proches ou lointains, qu’il imagine. Ses personnages sont souvent des individus se trouvant au bas de l’échelle sociale, des travailleurs confrontés aux évolutions à plus grande échelle du monde qui les entoure. Il aborde les transformations de la société du point de vue de ses maillons.
Les nouvelles présentées dans le recueil sont les suivantes. (J’inclus des liens vers les quelques chroniques que j’en avais proposées, si cela vous dit d’en savoir plus sur certains des textes.)
- Mélopée pour Hazan
- Mutabilité
- Père
- Les Boucles de désintégration
- Une fusée pour Dimitrios
- Les Yeux de la forêt
- Sarcophage
- L’Hiver en partage
- Retour au Château Rouge
- Le Réparateur de moineaux
- La Mort de la caserne de pompiers n° 10
- Les Enfants d’Evrim
- La Pluie des jours
- Les Hirondelles des tempêtes
J’espère que vous trouverez autant de plaisir à la lecture de ce recueil que j’en ai trouvé à la découverte de cet auteur au cours des quatre dernières années.
Protectorats a remporté le grand Prix de l’Imaginaire 2024 dans la catégorie meilleure nouvelle étrangère !
- Titre : Protectorats
- Auteur : Ray Nayler
- Traduction : Henry-Luc Planchat
- Publication : le 28 septembre 2023, Le Bélial’, coll. Quarante-Deux
- Couverture : Manchu
- Nombre de pages : 431
- Support : papier et numérique
Oui c’est vrai que tu peux être lourd 😄 mais en général c’est à bon escient et on ne regrette jamais d’avoir suivi tes conseils, en tout cas c’est mon expérience!
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Ah, c’est donc confirmé, je suis « insistant » ? :))
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Uniquement pour la bonne cause !
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J’avais beaucoup aimé les 2 textes de cet auteur publié au Bifrost. Je suis curieuse d’en découvrir d’autres et de voir la manière dont ils sont reliés.
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C’est ce que je disais au Maki sur twitter, c’est l’occasion de voir comment tous ces textes s’imbriquent. Moi même, alors que j’avais lu tous les textes, je ne m’en étais pas forcément rendu compte avant de lire le recueil.
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Je vais tenter l’expérience, j’ai plutôt aimé les 3 textes publiés mais il me manquait parfois un peu de fond pour pleinement apprécier et comme tu le redis ici, l’ensemble devrait combler ce manque. On en reparlera forcement… 😉
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C’est beau ce lobbying qui paye, tu peux être fier. Mais sache que je te tiendrai pour responsable si je ne l’apprécie pas le jour où je le lirai. 😈 (sauf si tu insistes ensuite pour qu’on ait un recueil de Priya Sharma, là je pourrais me montrer compréhensif 😇)
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Je vais voir ce que je peux faire mais pas sûr que ça marche à tous les coups ! 😉
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« Les Hirondelles de papier » de Ken Nayler ? 🙂
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Après La ménagerie de Papier de Ken Liu, Les Hirondelles de papier de Ray Nayler, il y a un crédo pour être publié chez les Quarante-Deux. lol
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