Le roman démarre en 2380, dans une humanité transformée par l’invention, quelques 300 ans plus tôt, des « trous de vers » par deux jeunes scientifiques californiens, Nigel Sheldon et Ozzie Isaacs. La technologie des trous de vers a donné à l’humanité les moyens de s’émanciper des limites géographiques et temporelles du voyage spatial et de coloniser rapidement plusieurs centaines de planètes. A la frontière des territoires colonisés et rassemblés sous le nom de Commonwealth, l’astronome Dudley Bose observe l’enveloppement de deux étoiles éloignées, Dyson Alpha et Dyson Beta, de manière simultanée et instantanée. Preuve directe de l’existence d’une race extraterrestre technologiquement très avancée, cette observation va motiver l’envoi d’une mission d’exploration….qui pour la première fois depuis 300 ans se fera à l’aide d’un vaisseau spatial. Voilà pour la trame principale, car le roman ne s’intéresse pas qu’à celle-ci, mais en propose d’autres, très nombreuses, impliquant de multiples personnages. Rapidement le jeu pour le lecteur est alors de tenter de saisir le rapport entre toutes ces histoires, qui se croisent, s’éclairent ou se complètent, mais surtout explorent un univers entier, cohérent et riche.
Dès le début de ma lecture, j’ai été enthousiasmé par l’ambition d’Hamilton. Très (trop) souvent, les romans, quel que soit le genre dans lequel ils s’inscrivent, se reposent sur les trois fondamentaux du théâtre classique qui sont l’unité de temps, de lieux et d’action. Si cela facilite le récit et sa lecture, on ne peut que ressentir une certaine frustration lié à l’incomplètude du propos. Vous ne vous êtes jamais demandé ce qu’il se passe ailleurs dans le monde pendant que les héros sont occupés à le sauver ?
S’il est impossible d’être exhaustif dans le récit d’un univers, Hamilton nous propose tout de même un regard sous des angles multiples, d’un événement aux ramifications complexes et improbables, touchant de près ou de loin les vies de tous au sein du Commonwealth, depuis l’illustre industriel instigateur en chef du projet jusqu’aux anonymes qui sans le savoir voient leur vie imbriquée dans un engrenage au contour indéfini, en passant par la policière traquant un groupe terroriste interplanétaire et complotiste. La foultitude des personnages et des récits ne rend pas la lecture facile. Mais elle la rend riche. Petit à petit, les événements s’imbriquent dans un grand tout, et il s’en passe tellement, qu’il m’aura fallu attendre la fin de ce premier tome pour me rendre compte qu’il ne s’agissait que d’une introduction pour ce qui est encore à venir. Si d’autres lecteurs sont critiques vis à vis de cette longue mise en place, ce n’est pas mon cas car le récit est rythmé, complexe, vaste par les nombreux thèmes abordés, qu’ils soient politiques, technologiques ou sociétaux. Il y a beaucoup de matière dans ce premier tome. Il s’achève sur un cliff hanger qui ne peut qu’inviter à la lecture du second tome.
Voir la critique de l’Albédo, Jack Barron,
Livre : Pandore abusée
Série : L’étoile de Pandore (Book 1)
Auteur : Peter F. Hamilton
Publication : 2005 (VO 2004)
Langue : Français
Nombre de pages : 672
Format : papier et ebook
L'épaule d'Orion 
5 réflexions sur “Pandore abusée (L’Etoile de Pandore 1/4) – Peter F. Hamilton ***”