
La Horde du Contrevent est un roman de SF hors norme, incomparable à d’autres, et qui ne rentre dans aucune catégorie. Pour moi, c’est un chef-d’oeuvre emporté par une écriture virtuose et des inventions de langage d’une richesse inouïe. Ceux qui y chercheraient un simple roman de SF ou de fantasy pourraient être déçus. C’est autre chose, un inclassable littéraire.
La lecture des dix premières pages est déroutante, puis on entre dans le livre à coup de rein, à la force des bras, des cuisses, face à la déferlante. L’histoire est racontée par les 23 personnages qui composent la horde, et ce n’est pas un style d’écriture, un langage qui emmène le récit, c’en est 23 différents, autant que de personnages. Car ils ont tous leur parlé, leur vocabulaire, leur culture, leur univers mental et au fur et à mesure de la lecture on apprend à les reconnaître dès les premiers mots. Ces 23 personnages sont incroyablement attachants, car c’est à travers eux que l’on vit chaque événement de ce récit.
Au-delà de l’écriture, il y a bien sûr l’histoire, ébouriffante, qui fait de la lecture de ce livre un moment incarné. On ressort physiquement épuisé de la lecture de certains passages tant on se trouve pris dans les tourbillons du récit. C’est un roman qu’on ne peut pas lire de manière distanciée, on est forcément emporté, brinquebalé de page en page. C’est un livre qui se lit face au vent. L’action est omniprésente, parfois vécue de front, parfois racontée après coup, quand la tempête se calme.
Ceux qui vous disent « pendant la vague, j’ai pensé ceci et cela » mentent. Quand elle passe, tu ne penses plus. Tu oublies ce que tu voulais faire, rêvais d’être, croyais pouvoir. Le corps seul répond. Et il répond ce qu’il peut. Il défèque, il se pisse dessus. Il se mange la bouche avec les dents, comme une viande. Il brûle ses tendons à crisper la sangle devant. Il bave.
Et enfin il y a la fin, dont on se doutait dès les premières pages, que l’on redoutait éventuellement, mais qui n’est en aucun cas une déception. Il fallait bien y arriver, logiquement en arriver là. Et quel tour de force pour en arriver là ! Contrairement à d’autres lecteurs qui s’avouent déçus par cette fin, je l’ai trouvée grandiose.
Pour finir, c’est simplement un des meilleurs livres que j’ai lus, toutes catégories confondues, dont des passages entiers me reviennent à l’esprit dès qu’une légère brise se lève et que je remonte le col de mon manteau, et qui sans doute m’accompagnera longtemps.
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Sur Amazon.fr : La Horde du Contrevent
Livre : La Horde du Contrevent
Auteur : Alain Damasio
Publication : 2004
Langue : Français
Nombre de pages : 548
Format : papier et ebook
Prix : Grand prix de l’imaginaire 2006
J’avoue que je n’ai pas du tout accroché à ce roman. Je l’ai abandonné au bout d’une centaine de pages, il me semble.
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Oui je sais que beaucoup de lecteurs ont eu du mal à passer le début du livre. C’est le style ou l’histoire elle-même qui t’a arrêté dans a lecture ?
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Un peu des deux. C’était trop nébuleux pour moi.
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j’ai eu beaucoup de mal à démarrer dans la horde , au moins mais au fur à mesure qu’on progresse dans la lecture, on s’habitue au style très particulier de Damasio. Finalement j’ai adoré ce roman atypique bien que la chute était parfaitement prévisible assez rapidement. je viens de terminé son nouveau roman les Furtifs. Il reprend un peu le mode narratif mais là on entre rapidement dans ce monde. Damasio se perd un peu par moment dans son enthousiasme mais le monde dystopique qu’il nous décrit est fascinant. La chute ultime là encore est assez prévisible mais la richesse de son écriture est incroyable dommage qu’il se soit plié à cette mode de farcir son texte d’anglicisme.
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Je n’ai pas encore commencé Les Furtifs. Les premiers retours lus ne m’enthousiasment pas beaucoup. Mais il faudra que je m’y mette.
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Il m’a été offert par mon fils à l’époque (c’est toujours mon fils !)
Je l’ai beaucoup aimé, un chouille trop long
Les Furtifs est pour moi plus réussi
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