Les brèves de magazine – Août 2019

cw_155_700Voilà quelques mois que je n’avais pas trouvé d’intérêt particulier aux nouvelles publiées dans les magazines américains, des lectures décevantes dont je ne m’étais pas fait l’écho. Pas grand-chose non plus du côté de chez Tor si ce n’est en Juin dernier un petit texte sympathique de Seanan McGuire, Any way the wind blows,  écrit à l’occasion du déménagement des locaux de l’éditeur, et surtout le très bon Skinner Box de Carole Johnstone dont Apophis avait fait une critique enthousiaste.

En ce début de mois d’Août, Clarkesworld propose plusieurs textes appréciables. Rien qui casse la baraque, mais des petits moments de lecture aimables.

Entangled de Beston Barnett. Il s’agit d’une nouvelle étonnante qui aborde différentes thématiques dont la difficulté des relations  asexuées et de la place dans la société pour qui est étranger aux codes de communication. La narrateur est un Citoyen sur la Terre, le seul. Et il se sent seul sur Terre. Il n’est pas vraiment sur Terre, pas physiquement. Il est Len, de la planète Lennaia. Enfin, en partie seulement, car il est né pour être représentant de sa planète sur la Terre, dans ce but précis. Son corps physique est sur Lennaia, mais son esprit est sur terre à travers son xuit. Un xuit désigne tout corps contrôlé à distance, qu’il soit mécanique ou biologique. Il contrôle son corps terrestre par intrication quantique, ce qui permet, dans ce texte, la transmission de données de manière instantanée, plus rapidement que la vitesse de la lumière donc. C’est ainsi que les différentes espèces interagissent malgré les très grandes distances dans la Cooperative Intergalactique. Il y a de très nombreuses idées intéressantes dans ce court texte, avec notamment une illustration de l’altérité et de la représentation de soi. Le narrateur étant dans l’impossibilité de se connaître lui-même, il ne peut le faire que par l’autre. Pour la lire, suivre ce lien.

 The Yorkshire mammoth de Harry Turtledove. L’historien américain aussi auteur d’uchronies propose dans ce texte une histoire alternative dans laquelle les mammouths ont survécu jusqu’au 20ème siècle dans le Nord de l’Angleterre et sont employés dans les fermes du Yorkshire. Le narrateur est un jeune vétérinaire officiant dans l’entre deux guerres dans la petite ville de Thrsk. Il est amené à soigner un mammouth de ferme ayant cassé l’une de ses défenses. C’est amusant, pas essentiel, et vaut surtout pour la peinture que l’auteur fait de ce conté anglais, de ses habitants et de leur langage.

Thomas Petrasek propose un court essai dans lequel il décrit à quel point les planètes de carbone, une forme hypothétique de planètes dont on soupçonne l’existence réelle, seraient très exotiques, du point de vue de leur géologie ou leur biochimie.

Enfin, on notera une interview de Jonahan Strahan à propos de sa dernière anthologie, Mission Critical, dans laquelle il révèle que c’est aux côtés de Peter Watts qu’il préférerait être pour avoir des chances de survie s’il se trouvait lui-même plongé dans un scénario de catastrophe critique.

Et puisqu’on parle de Jonathan Strahan, le magazine Lightspeed publie la nouvelle The moon is not a battlefield d’Indrapramit Das, précédemment publiée dans l’anthologie Infinity wars dirigée par Strahan. Il s’agit d’un texte que j’avais bien apprécié et qui est donc ici donné à lire en ligne. A son retour sur Terre, Gita raconte à une journaliste sa vie. Née pauvre dans une famille indienne, vendue par ses parents pour devenir un défenseur astral de la République d’Inde. Elle raconte 36 années passées dans l’infanterie à défendre la souveraineté de L’Inde sur son territoire lunaire quand aucune autre nation ne reconnait un quelconque territoire lunaire. Le romantisme de la mission, la beauté des scaphandres armés, des guerriers resplendissant sous la lumière blanche de la Lune. Et puis les accrochages avec des armées qu’on ne voit pas, des combats silencieux, des explosions inaudibles, des tirs lasers invisibles. La mort dans un monde de silence. Puis le traité de paix et la démilitarisation de la Lune. Et le retour sur Terre… Vous l’aurez compris, il s’agit d’une nouvelle sur l’absurdité de la guerre et le sacrifice forcé.


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