Wants Pawn Term – Rich Larson

[French version] Rich Larson publie ce mois-ci dans la revue Clarkesworld « Wants Pawn Term« , une nouvelle relativement courte, qui se présente comme une réécriture science-fictionnesque du Petit Chaperon rouge et que vous pouvez lire en suivant ce lien. Si de ce conte populaire il existe de nombreuses versions, ce sont celles de Charles Perrault, écrite au XVII siècle, et des frères Grimm, datant du XIXe siècle, que nous avons principalement retenues. Ces deux versions sont différentes. Celle de Perrault voit le triomphe du loup, tandis que celle des Grimm en est une version édulcorée avec l’intervention d’un chasseur qui sauve tout le monde. Pouah ! Rien de cela chez Rich Larson. Après avoir lu de nombreux textes de l’auteur, notamment dans le recueil La Fabrique des lendemains publié en 2020 aux éditions Le Bélial’, j’en viens à penser que s’il y a un domaine dans lequel Rich Larson brille particulièrement (il brille dans de nombreux domaines, mais si on devait en choisir un…), c’est celui de la SF mâtinée d’horreur. Et si « Wants Pawn Term » raconte une histoire totalement différente de celle du conte que nous connaissons tous, par son inclinaison résolument vers le côté obscur, la nouvelle se rapproche plus de l’ambiance de la version de Charles Perrault.

La nouvelle n’est pas résumable, et l’on ne peut même commencer à en dévoiler ne serait-ce qu’un fil puisqu’elle est construite sur un point de vue, forcément biaisé, et c’est entièrement là-dessus que fonctionne son mécanisme. Disons que cela se passe dans l’espace, et qu’il y a eu une catastrophe, et qu’il faut sauver des gens et qu’il est question d’IA. L’histoire est dite de la voix de Red. Ajoutons que si le point de départ est Le Petit Chaperon rouge, on croise assez rapidement le mythe chrétien de l’ange déchu. Tout ceci se fait sous les ors de la hard-SF, dans une approche que l’on comparera aux textes les plus fous d’Hannu Rajaniemi.

Comme souvent chez l’auteur, il s’agit d’une nouvelle à twist, dans laquelle se dévoilent progressivement les dessous véritables du récit, sans qu’ils ne soient jamais directement exposés, mais dont la compréhension se fait en l’absence des mots habituellement consacrés à la situation. C’est bien sûr là tout le talent d’écriture de l’auteur, et le plaisir qu’on à lire ce texte court mais formidable. Lisez-le, si l’anglais ne vous arrête pas.


[English version] Rich Larson published in Clarkesworld magazine this month a relatively short story, « Wants Pawn Term», presented as a science-fiction rewriting of Little Red Riding Hood and which you can read by following this link. There are many versions of this folk tale, but we have mainly retained those by Charles Perrault, written in the XVIIth century, and by the Grimm brothers, dating from the XIXth century. These two versions are quite different. Perrault’s sees the triumph of the wolf, while the Grimm’s is a watered-down version with the intervention of a hunter who saves the day. No such thing in Rich Larson’s cynical world. After having read many texts of the author, notably in the collection La Fabrique des lendemains published in 2020 by Le Bélial’, I have come to think that if there is a field in which Rich Larson particularly shines (he shines in many fields, but if we had to pick one…), it is when science fiction mingles with horror. And even though « Wants Pawn Term » tells a story totally different from the tale we all know, leaning towards the darker side, the short story is closer to the atmosphere of Charles Perrault’s version.

The story cannot be summarized, and we cannot even begin to reveal a thread of it, since it is built on a point of view, necessarily biased, and its mechanism works entirely on that. Let’s say that it takes place in space, and that there has been a catastrophe, and that people have to be saved, and that AI is involved. The story is told in Red’s voice. Let’s add that if the starting point is Little Red Riding Hood, we quickly come across the Christian myth of the fallen angel. All this is done under the golds of hard-SF, in an way we can compare to the craziest texts of Hannu Rajaniemi.

As is often the case with this author, it is a short story with a twist, in which the underside of the story is gradually revealed, without it ever being directly told, but which can be understood in the very absence of the words usually devoted to the situation. This is of course the author’s talent for writing, and the pleasure of reading this short but wonderful text. Read it.


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