Hex est un roman d’Allen Steele qui se déroule dans l’univers de sa série Coyote. La série est constituée d’une trilogie et de trois spinoffs dont Hex. Il n’est pas nécessaire d’avoir lu la trilogie originale pour aborder Hex. D’ailleurs, je n’ai lu aucun livre de ce cycle avant celui-ci. L’univers auquel il se rattache est expliqué et les informations utiles pour savoir où l’on se situe sont données. Il y a, par ailleurs, à la fin du livre une brève chronologie qui rappelle les dates importantes. Je classerai volontiers Hex dans la catégorie hard-SF, sans que le côté hard ne soit trop prononcé. Tout amateur de soft SF pourra sereinement parcourir ces pages.
En 2300, les premiers colons humains sont arrivés à proximité d’Ursae Majoris. (Cette naine jaune de la constellation de la Grande Ourse se situe à 46 années lumière du Soleil, et depuis 2002 on sait qu’elle abrite au moins trois exoplanètes.) La première colonie humaine hors système solaire s’est alors installée. Brièvement, de nombreux problèmes politiques ont affecté les relations entre la Terre et la colonie désormais appelée Coyote et abouti à une rupture complète des relations avec la planète mère. Coyote a développé des relations cordiales avec différentes espèces extraterrestres et vit en parfaite entente avec plusieurs civilisations regroupées au sein du Talus, particulièrement les hjadd avec lesquels les premiers contacts fructueux ont été établis. Une autre civilisation, les nord, révèle aux humains l’existence d’un monde, celui des danui, une espèce relativement secrète mais connue pour avoir développé un niveau de technologie qui laisse admiratives toutes les autres espèces. Les danui, par l’intermédiaire des hjadd, invitent les humains à venir sur ce monde et à le coloniser. Les humains de Coyote envoient une mission d’exploration constituée de l’équipage aguerri du Montero commandé par Andromeda Carlson, d’un astrobiologiste renommé, et d’une petite escouade de l’armée. Au sein de cette escouade se trouve Sean, le fils d’Andromeda Carlson, avec qui il est en froid depuis des années. Leur relation servira d’élément au scénario qui va se développer dans le roman.
Arrivée dans le système des danui, la mission découvre qu’il n’y a aucune planète au point de rendez-vous. Au lieu de cela, ses membres découvrent une fantastiquement vaste sphère de Dyson autour de l’étoile HD76700. Cette sphère de 2 unités astronomiques de diamètre est constituée de milliards d’hexagones. Ils la surnommeront Hex. Et chaque branche d’un hexagone est… Vous pensiez avoir tout vu en SF ? Tout l’intérêt du roman va reposer sur l’exploration de la structure d’Hex. J’ai découvert Hex à travers la nouvelle Apache Charley and the pentagons of Hex d’Allen Steele, publiée dans le recueil Bridging Infinity. Sa structure fascinante a été ma motivation pour lire le roman qui lui est consacrée. Et je ne fus pas déçu. C’est une superbe invention que nous propose l’auteur. Il y a dans ce roman un côté exploration à la Star Trek.
Le roman souffre cependant de défauts. Allen Steele avait besoin d’action dans son récit pour maintenir l’intérêt du lecteur et avoir quelque chose à raconter à côté d’une simple description de Hex. Il utilise donc comme dynamique les actions de ses personnages et leurs conséquences. Malheureusement, la plupart d’entre eux agissent de manière inconsidérée, et semblent concourir pour le Darwin Award (prix récompensant les morts les plus stupides). C’est particulièrement gênant lorsqu’il s’agit d’Andromeda Carlson qui agit plus souvent en fonction de ses susceptibilités personnelles que pour le succès de la mission qu’elle dirige. Elle a tendance à systématiquement interpréter toute action comme hostile et à refuser d’entendre les règles édictées par ses hôtes. Y compris lorsqu’on lui dit simplement « Veuillez ne pas interférer avec les procédures d’amarrage ». Je rappelle tout de même qu’ils sont invités à venir sur Hex, et qu’ils ont en face d’eux une civilisation tellement avancée technologiquement que si elle avait voulu s’en prendre aux humains, il lui aurait suffit d’éternuer pour balayer Coyote de la carte de l’univers. Mais cela ne semble pas lui effleurer l’esprit. Elle, qui est censée être un capitaine de vaisseau marchand très expérimentée, met sans cesse en danger son équipage et son vaisseau en prenant des décisions aussi impulsives que stupides. Les pires sont les militaires, avec en tête le lieutenant Cayce. On se demande comment ils ont survécu jusqu’ici dans ce métier. Chacune de leurs décisions est contraire au bon sens, et Cayce est un puits insondable de bêtise. (Sean n’est pas beaucoup plus malin). Fort heureusement pour le lecteur, mais moins pour les membres de l’expédition, ils vont être rapidement remis dans le droit chemin par Hex et les danui.
Au final, j’ai apprécié l’idée maîtresse du roman d’Allen Steele, et son Hex est de toute beauté. C’est même le plus bel exemple de sphère de Dyson qu’il m’ait été donné d’explorer je crois. Mais le scénario repose sur les péripéties de personnages monodimensionnels et vraiment pas très malins. Ceux de la nouvelle Apache Charley le sont déjà nettement plus et enfreignent les règles beaucoup plus intelligemment. Il serait à souhaiter qu’Allen Steele développe encore ce coin de son univers car j’aimerais en savoir plus sur Hex et les espèces extraterrestres qui l’habitent. Il y aurait matière à écrire mille et une aventures sur Hex. Cependant le roman a été publié en 2011, et Allen Steele semble être passé à autre chose.
Livre : Hex
Série : Coyote
Auteur : Allen M. Steele
Publication : 2011
Langue : Anglais
Traduction : ne semble pas avoir été traduit
Nombre de pages : 336
Format : papier et ebook
Une autre sphère Dyson?
Tu m’intrigues de nouveau. Dis, tu ne vas pas ma la jouer comme Apophis et participer activement à l’augmentation du tour de ma PAL ?….
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Ah oui mais cette sphère de Dyson là elle vaut des points. C’est de la Dyson de luxe, de la Buggati de sphère de Dyson, avec jantes dorées et toutes les options. C’est de la grande et belle sphère de Dyson. Il aurait juste fallu y envoyer d’autres explorateurs que la bande de rigolos là. En fait, je lui donnerais bien la palme de la plus belle sphère de Dyson de la SF.
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