
Reach for Infinity est la troisième installation de la série de recueils de nouvelles de Hard-SF dirigée par Jonathan Strahan. Le deuxième volet, Edge of Infinity, avait pour thème l’exploration du système solaire. Jonathan Strahan nous avait alors promis que Reach for Infinity irait au-delà. Ce n’est pas le cas, puisqu’au final les auteurs de 14 nouvelles présentes dans ce recueil ont fait un peu ce qu’ils voulaient. Du coup la thématique centrale de Reach for Infinity est floue et aucun lien évident ne se dégage entre les nouvelles. Comme dans les deux premiers tomes, certaines nouvelles sont extraordinaires, et d’autres m’ont laissé froid. J’ai ainsi trouvé les récits de Greg Egan, Pat Cadigan, Karen Lord, Katheen Ann Goonan, Alastair Reynolds et Peter Watts vraiment excellents. Ceux d’Aliette de Bobard, Karl Schroeder, Hannu Rajaniemi et Ken MacLeod moyens et celui d’Adam Roberts ennuyant.
Break My Fall de Greg Egan. Une nouvelle sur le thème de l’exode spatiale et des choix à faire en cours de route lorsque tout ne se passe pas comme prévu. La fin est une surprise à la Egan, c’est à dire qu’elle est donnée en une phrase. J’ai dû la relire trois fois pour être sûr d’avoir bien compris ce qu’il se passait. J’adore.
The Dust Queen d’Aliette de Bodard. Une nouvelle sur une technologie permettant de déconstruire ou reconstruire les souvenirs. Aliette de Bodard a un style que j’ai parfois du mal à suivre. Je vois bien que c’est intéressant mais c’est comme si le regard était porté sur le côté plutôt que focalisé sur l’idée principale.
The Fifth Dragon de Ian McDonald est un préquel au livre Luna: New Moon de l’auteur. Il y raconte l’histoire de deux amies qui vont devoir faire leur vie sur la Lune et trouver leur place dans la société qui se développe au sein de cette colonie. Il y a de bonnes idées mais l’ensemble du récit semble très détaché de son propos.
Kheldyu de Karl Schroeder. Pas de grande surprise dans cette histoire criminelle, ni de personnage intéressant, ni de scénario renversant. En fait j’ai même du mal à présent à me souvenir de quoi cela parle. C’est du Karl Schroeder et je n’aime pas les écrits de Karl Schroeder.
Report Concerning the Presence of Seahorses on Mars de Pat Cadigan. Une vraie bonne surprise. Une exploration un peu délirante et drôle des conséquences des règles édictées depuis la Terre sur la vie des habitants d’une colonie martienne qui s’arrangent comme ils veulent pour en outrepasser largement la rigueur. Comme souvent chez Cadigan, les personnages sont intéressants et colorés.
Hiraeth: A Tragedy in Four Acts de Karen Lord. Une exploration des conséquences de l’exil profond dans le système solaire sur les esprits humains et la cybernétique. Une très bonne nouvelle.
Amicae Aeternum d’Ellen Klages. Les derniers moments passés sur Terre d’une jeune adolescente avec son amie avant de partir sur une nef générationnelle. Un peu facile et plat.
Trademark Bugs: A Legal History d’Adam Roberts. Une histoire très ennuyante, puisque racontée comme un rapport légal, sur les manipulations de l’industrie pharmaceutique.
Attitude de Linda Nagata. Une nouvelle sur le dopage dans le sport à bord d’une station orbitale. Cette nouvelle ne m’a pas passionné.
Invisible Planets de Hannu Rajaniemi. Un catalogue de planètes et de civilisations exubérantes. C’est amusant mais je n’y vois pas vraiment de finalité.
Wilder Still, The Stars de Kathleen Ann Goonan. La crise identitaire d’un groupe de robots déclassés et de la femme qui les recueille. Une excellente nouvelle !
The Entire Immense Superstructure: An Installation de Ken MacLeod. Là non, plus je n’ai pas vraiment saisi le but de cette nouvelle qui imagine une sorte de wikipedia physique, comme une grande structure à la surface de la Terre. L’idée semblait intéressante, mais il n’en fait rien.
In Babelsberg d’Alastair Reynolds. L’histoire d’un explorateur spatial cyborg qui revient sur terre en héros jusqu’à ce que… C’est du Alastair Reynolds, c’est bon.
Hotshot de Peter Watts. Une réflexion sur le libre arbitre dans l’exploration de l’univers. C’est du Peter Watts, et c’est très bon.
Livre : Reach for Infinity
Collection : Infinity Project 3/7
Auteur : collectif (Greg Egan, Aliette de Bodard, Ian McDonald, Karl Schroeder, Pat Cadigan, Karen Lord, Ellen Klages, Adam Roberts, Linda Nagata, Hannu Rajaniemi, Kathleen Ann Goonan, Ken MacLeod, Alastair Reynolds et Peter Watts.)
Editeur : Jonathan Strahan pour Solaris
Publication : 2014
Langue : Anglais
Nombre de pages : 352
Format : papier et ebook
Que reproches-tu à Schroeder ? (je ne l’ai pas lu)
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Je ne sais pas trop en fait. Je trouve son écriture et ses scénarios très terre à terre. Il ne me fait pas rêver.
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