Contracting Iris – Peter Watts

En septembre 2021, Stoneburner – projet solo de musique électronique du musicien américain Steven Archer – a publié l’album digital Contracting Iris contenant deux morceaux, Contracting Iris et Soft Wet and Full of Danger, ainsi qu’un audio book sur une histoire écrite par Peter Watts et inspirée par le titre Contracting Iris. Vous pouvez écouter ce titre en suivant ce lien, et l’audio book en suivant celui-ci. Vous pouvez aussi désormais, c’est-à-dire depuis hier, lire le texte de Peter Watts en ligne dans le magazine Lightspeed qui a eu la bonne idée de le publier.

Contracting Iris nous embarque à Vancouver, dans un futur proche, un futur où un échange verbal avec une IA contactée en ligne remplace la visite chez un médecin en chair et en os, devenu rare et forcément débordé, donc inaccessible, où les voitures sont autonomes, et dans lequel les épidémies virales jouent au maitre des horloges de la cité et de la planète.

Au lendemain du décès de sa mère, Iris se rend à Porteau Cove, un parc provincial situé au nord de Vancouver, là où elle avait l’habitude d’aller enfant et du temps où la santé de sa mère le permettait encore. Arrivée sur place, elle est surprise par un orage soudain et nocturne, un ciel illuminé de teintes dorées et vertes, des nuages lumineux et une pluie acide qui lui brûle les yeux. Plus tard, rentrée chez elle, Iris commence à ressentir des symptômes étranges, des tremblements musculaires, des insomnies. Rien qui ne puisse être des conséquences de sa consommation trop élevée d’alcool lui dit l’IA médicale. Mais Iris sait que c’est autre chose.

Le monde est celui de Peter Watts, sombre, maladif, et menacé autant par un climat enfanté par deux siècles d’insouciance industrielle que par une biologie devenue sauvage et erratique. L’histoire est celle d’un premier contact, ou quelque chose du genre, d’un autre genre. Le texte est représentatif de l’univers littéraire de l’auteur canadien, une science-fiction ancrée dans un socle scientifique bétonné, dans laquelle le soleil ne pointe jamais pas et où l’humanité se tient au bord du précipice. Sa couleur est noir brillant et sa lecture évidemment hautement recommandable.

PS : les lecteurs qui pratiquent l’anglais seront heureux de se précipiter sur ce texte. Les autres peuvent raisonnablement espérer une traduction. Nous avons en France un éditeur cornu qui aime et publie Peter Watts et un traducteur barbu qui sait parfaitement rendre cet univers.


6 réflexions sur “Contracting Iris – Peter Watts

  1. Merci pour cette recommandation ! Le texte est très bon et vraiment dans l’air du temps. L’usage de l’IA proposé dans cette nouvelle est clairement l’avenir qui nous attend.
    J’aime beaucoup les nouvelles de Ted Chiang et Ken Liu, mais il n’y a pas à dire, Greg Egan et Peter Watts c’est vraiment toujours du très très lourd.
    Bonne continuation

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  2. Voilà j’ai terminé la lecture, disons que j’en ai compris 80%. Très très bon texte dont j’espère pouvoir lire la traduction afin d’en apprécier toutes les nuances. Les AI comme médecins, on y est presque, c’est en cours de création dans les coulisses depuis un moment déjà et je pense qu’il y a même déjà des aides au diagnostic (me semble avoir vu ça dans un reportage y’a quelques temps). Le contexte est très pertinant. Merci pour cette découverte 🙂

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      1. Non en effet Watts c’est pas évident.. J’ai lu Vision Aveugle et j’avoue que là je me suis un peu (beaucoup) perdue dans les concepts scientifiques mais ça reste tout de même une très bonne histoire, très étonnante et originale. J’ai trouvé ce texte-ci beaucoup plus abordable. Un Vision Aveugle je n’en aurais pas compris la moitié en VO, j’en suis certaine. 😀

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