Schrödinger’s catastrophe – Gene Doucette

Ce mois-ci, le magazine de science-fiction américain Lightspeed propose de lire en ligne une nouvelle d’un auteur qui m’est inconnu : Gene Doucette. Le texte est un peu plus long que ceux habituellement publiés par le magazine et est scindé en deux parties présentées dans le même numéro.

Il existe dans le domaine de la science-fiction un principe de base – mais il s’applique aussi à bien d’autres domaines – qui est que tout texte dont le titre contient « quantum » ou « Schrödinger » est a priori une catastrophe. Les auteurs un peu sérieux du côté des sciences comme Greg Egan ou Ted Chiang, par exemple, jamais ne se sont laissés aller à de tels titres. Mais chacun sait aussi que toute règle incontournable connait des exceptions.  Aussi, le texte de Doucette, dont le titre est Schrödinger’s catastrophe, ne pouvait qu’attirer mon attention.

Ce n’est pas un texte de hard-SF, vraie ou prétendue, que Gene Doucette propose, mais une SF d’exploration spatiale sur un mode humoristique qui rappelle les affabulations de Douglas Adams. Et si l’on aime ce genre d’humour, c’est assez réussi.

L’histoire est celle d’un incident à bord du vaisseau d’exploration scientifique USFS Erwin qui, alors qu’il croise dans un quadrant inexploré de la galaxie – le quadrant C17-A387614-X.21 que tout le monde préfère appeler Brenda – fait soudainement silence radio. Après plusieurs tentatives de prise de contact restant sans réponse, le caporal Alice Aste est envoyé à bord de l’USFSF Rosen pour voir sur place ce qui ne va pas avec l’Erwin. Là, elle découvre que le vaisseau scientifique est coincé dans une zone de l’espace où les lois de la physique ne sont pas aussi établies que dans le reste de l’univers, et tout devient un peu délirant et imprédictible.

Gene Doucette s’amuse à imaginer ce qui se passerait si les bizarreries de la mécanique quantique, et autres joyeusetés, venaient localement à s’exprimer à l’échelle macroscopique. Le résultat est très drôle. Lorsqu’Alice interroge l’ordinateur de bord de l’Erwin, celui-ci restant absolument objectif quoi qu’il arrive, rapporte à Alice des choses inconcevables et semble avoir un comportement erratique. Lorsque vous interrogez un système quantique, la réponse que vous obtenez dépend intrinsèquement de la manière de poser la question et de l’ordre des questions. Il en va de même pour les réponses de l’ordinateur de l’Erwin. Cela donne des dialogues absolument réjouissants, notamment lorsqu’il passe en mode « narratif » ou en mode « théâtral ». Il n’y a plus rien de « normal » à bord de l’USFS Erwin.

Schrödinger’s catastrophe est une plaisanterie science-fictive. Le texte ne révolutionne pas la littérature, ne prétend résoudre aucun grand problème sociétal, ne met en exergue aucune des souffrances de ce monde. Mais on s’amuse franchement et parfois c’est bien suffisant.


5 réflexions sur “Schrödinger’s catastrophe – Gene Doucette

  1. Er la règle qui dit qu’aucun texte n’est aussi drôle que ceux de Douglas Adams, elle est valide ou invalide avec ce récit ?
    Ça a l’air sympa en tout cas, c’est bien le fun aussi, surtout quand il est réussi, ça fait du bien. ^^

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