Le plus récent numéro de la revue Bifrost, le 98, est consacré à l’auteur illustre de l’âge d’or de la science-fiction américaine, A.E. van Vogt. Pour lui rendre hommage, l’auteur français Michel Pagel a écrit une histoire de Slan à la manière de… Marcel Proust : À la recherche du Slan perdu. Un grand écart à faire pâlir JCVD.
« À la manière de » suppose le pastiche. On dira ici hommage respectueux car si le texte de Pagel est drôle, très, il est aussi une très belle construction, à la cohérence inattendue, autour des thèmatiques chères aux deux auteurs. Un double hommage donc, avec un « à la manière de » qui dirige autant la forme que le fond.
Si on dit souvent du roman proustien qu’il est un roman à clef, la nouvelle de Pagel est une nouvelle à clef. Michel Pagel s’amuse, truffe son récit de références à l’auteur, inverse le nom des lieux et des personnages : Combray, Saint-Loup, Ambresac, La Raspelière…, Santeuil dégraisse et devient Vinteuil. On y parle de salons aristocratiques, de maisons bourgeoises, d’enfance heureuse. Mais surtout Michel Pagel exploite pleinement le rapport au temps et le thème de la mémoire affective, hauts lieux des explorations proustiennes, avec un souvenir opprimé et une madeleine de Proust qui devient une tête de veau sauce gribiche préparée par Madeleine. Ce qui lui permet de s’offrir le luxe d’en faire une nouvelle à chute.
Je n’en dirai pas plus, pour laisser au lecteur le loisir de découvrir ce moment de plaisir positivement régressif, à la fois tendre et drôle, talentueux et jubilatoire, et qui ramène le genre dans la littérature, à moins que ce ne soit l’inverse. Brillant !
D’autres avis : Gromovar,
L'épaule d'Orion 
Jai essayé de lire A la poursuite des slans, j’ai laissé tomber en quelques dizaines de pages. Pas moyen d’accrocher.
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A.E. van Vogt a certainement mal vieilli ! C’est en tout cas ce que tout le monde semble s’accorder à dire dans le guide de lecture proposé dans le dernier numéro de Bifrost.
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Je me vois obligé de confirmer ! Sans être un grand fan de vielle SF, il y a pas mal de vieux ouvrages que je lis et qui passent crème, mais pas lui.
Du coup j’ignore totalement quel est son propos.
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