Dans ma maison sous terre — Nicolas Martin

Nicolas Martin a décidé de nous faire patienter avant la parution d’un nouveau roman (un jour peut-être, qui sait ? Si jamais il se met un peu au boulot… hein ?) avec une nouvelle de 56 pages publiée le 24 octobre chez Esquif. Si l’on change de domaine après Fragile/s qui sur nos crânes inclinés le drapeau noir de la science-fiction, pour sillonner les terres du fantastique, le lecteur ne sera toutefois pas dépaysé, car l’auteur y fait ce qu’à mon avis il sait faire le mieux : invoquer l’horreur.

Joseph, le narrateur, revient sur les traces de sa propre histoire familiale pour parfaire l’écriture d’un ouvrage sur l’histoire des mouvements syndicaux dans le secteur de l’extraction minière au siècle dernier. Ses recherches l’amènent à la combe de Ravemont et à la mine de Corduroy, définitivement fermée en 1986 après un incident ayant causé la mort de plusieurs mineurs. C’est dans cette mine que son grand-père, Jonas a travaillé toute sa vie depuis l’âge de 14 ans. Sur place, il découvre que ce dernier, qu’il pensait mort, mène une existence d’ermite, recroquevillé dans une cabane en bois devant les galeries abandonnées, le corps ravagé par une étrange maladie. Puisant dans ses dernières forces, Jonas raconte à son petit-fils son histoire, et celle de la mine. Ainsi que le secret qu’elle cache.

Dans ce court récit, Nicolas Martin enchevêtre habilement l’histoire ouvrière du XXe siècle et de la désindustrialisation française avec les mythes chtoniens aux saveurs lovecraftiennes en un double hommage qui souligne la pertinence du fantastique lorsqu’on lui fait dire les drames humains.

Un beau texte dont je ne peux que vous recommander la lecture.


D’autres avis : Gromovar,


  • Titre : Dans ma maison sous terre
  • Auteur : Nicolas Martin
  • Parution : 24 octobre 2025, Esquif
  • Nombre de pages : 56
  • Format : broché (7,90 €)

3 réflexions sur “Dans ma maison sous terre — Nicolas Martin

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