The Man Who Saw Seconds – Alexander Boldizar

Ici et maintenant. Preble Jefferson est né avec une particularité génétique, un petit truc en plus dans le cerveau, et à force d’entrainement depuis qu’il est enfant, il arrive à percevoir distinctement les événements à venir jusqu’à 5 secondes en avance. Ce don lui permet d’assurer à lui et sa famille une existence confortable en trichant discrètement au casino, sans trop se faire remarquer, en limitant ses gains et sans revenir deux fois aux mêmes tables. Cette précognition limitée, est à la fois suffisante pour lui permettre d’échapper aux accidents mais trop courte pour qu’il soit en mesure de percevoir les conséquences à long terme de ses décisions. Cette connaissance de l’immédiat le pousse à réagir, instinctivement, ce qui, inévitablement, lui attire des problèmes. Un regard de travers et une banale confrontation avec la police dans le métro de New York dégénère rapidement en une fusillade durant laquelle il évite les balles mais où les policiers se tirent eux-mêmes dessus. S’en suit une chasse à l’homme qui emmène des dizaines de policiers à l’hôpital, voire à la morgue. Dès lors, il devient terroriste domestique, jusqu’à ce qu’un enquêteur de la NSA visionne les vidéos et se rende compte de ses capacités d’anticipation. Jefferson devient alors cible prioritaire de toutes les agences fédérales, jusqu’à l’armée de Etats-Unis. Il doit fuir avec sa famille… Les choses vont devenir hors de contrôle et les actions de Jefferson vont avoir des conséquences planétaires.

Ce roman est un véritable page turner hollywoodien (avec un scénario de départ proche du film NEXT de 2007 avec Nicolas Cage) au rythme effréné qui ne ralentit qu’en de rares occasions. L’auteur a un vrai talent pour nous tenir jusqu’à la fin du livre. Le mécanisme du récit est entièrement piloté par l’idée qu’un événement anodin peut escalader en crise, faire boule de neige et déclencher une avalanche incontrôlable. La première moitié fut une bonne surprise, mais la suspension d’incrédulité devient inatteignable dans la seconde partie, où l’irrationalité des actions et des réactions prend le pas pour aboutir à un grand n’importe quoi pétaradant. La capacité de Jefferson à éviter les balles ou les missiles qu’on lui balance, même face à un mur de feu, sa tendance pathologique à prendre toujours les décisions les plus stupides face à une dérive difficilement concevable, jusqu’à mettre en péril le monde entier, ne fait rapidement plus sens et on finit par ne plus y croire. D’autant que le principal antagoniste de Jefferson n’est pas plus crédible. L’auteur voulait aller au bout de l’idée, mais il nous perd en chemin par excès de feux d’artifice et de déraison. C’est bien dommage, car il y a malgré tout quelques réflexions intéressantes sur la machine gouvernementale en cours de route.


  • Titre : The Man Who Saw Seconds
  • Auteur : Alexander Boldizar
  • Publication : 21 mai 2024, Clash Books
  • Langue : Anglais US
  • Nombre de pages : 325
  • Format : papier et numérique

2 réflexions sur “The Man Who Saw Seconds – Alexander Boldizar

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