Future Visions – collectif (Harry Shum)

future visions

C’est une lecture tranquille que je vous propose aujourd’hui, histoire de s’apaiser un peu les neurones avant d’aborder très prochainement du beaucoup plus lourd. Ce sera un recueil de nouvelles. Future Visions s’ouvre sur un avant-propos de Harry Shum, le vice président du département recherche chez Microsoft : « Does science fiction influence the science, or does the science influence the science fiction? ». Les deux mon capitaine répond en substance Harry Shun, relatant sa propre expérience. Il a donc invité quelques auteurs de science fiction (et pas des moindres) à visiter le département de recherche de Microsoft et à créer de courtes fictions inspirées par les travaux de ses chercheurs. Le résultat est cette collection de 9 nouvelles, dont une nouvelle graphique, éditée et distribuée gratuitement par le géant de Redding. Chaque auteur s’empare d’une technologie, depuis l’apprentissage du langage jusqu’à l’ordinateur quantique, en passant par les intelligences artificielles et la recherche d’intelligences extra-terrestres, et comme cela est souvent le cas en SF en explore les conséquences sociales ou individuelles jusqu’à imaginer ce qui pourrait se passer dans une situation non prévue. Ce n’est pour autant en aucun cas une plaquette publicitaire pour Microsoft, comme on aurait pu le craindre, car les différents auteurs expriment tous très librement à leur façon une certaine crainte et explorent les limites de ces technologies. La moins intéressante est la nouvelle graphique « A cop’s eye ». Mais je vous invite grandement à les lire, si l’anglais ne vous pose pas de problème et que vous n’êtes pas rétif au format court des nouvelles. C’est un très bon recueil de SF spéculative, avec des participations d’auteurs de premier plan. En plus c’est un ebook gratuit, alors autant ne pas se priver !

Au sommaire :

Hello, hello de Seanan McGuire. Angie est spécialiste de linguistique informatique. Elle installe sur l’ordinateur de sa sœur malentendante un programme de reconnaissance faciale et gestuelle, en développement dans son laboratoire, afin de lui permettre de passer des appels vidéo. Le système est capable d’auto-apprentissage. Un jour Angie reçoit un appel un peu étrange provenant de chez sa sœur. Ce simple appel va avoir des conséquences au-delà des rêves le plus fous des ingénieurs du laboratoire. Cette nouvelle s’intéresse à un élément trop souvent absent en SF (mais que je ne peux révéler).

The machine starts de Greg Bear. Bear nous plonge dans une vraie nouvelle de hard-SF avec cette histoire. Bose est le manager du projet très confidentiel Magic 8 Ball, le premier ordinateur quantique. Après de nombreux échecs, les premiers signes de succès commencent à apparaître. Le souci avec la mécanique quantique, c’est que ses règles étonnantes sont naturellement limitées au monde microscopique. Construire un ordinateur quantique implique d’amener l’étrangeté du monde quantique au niveau macroscopique. Quelqu’un a pensé à remplir le distributeur de soda ? J’adore !

Skin in the Game d’Elizabeth Bear. Neon White est une chanteuse pop et populaire, mais la concurrence pointe son nez. Si elle veut rester au top, elle doit trouver un moyen d’offrir à ses fans un spectacle qui les impressionne. Son agent lui propose de tester une nouvelle technologie, une machine empathique, qui va permettre aux fans de vivre son expérience émotionnelle en direct. Il y a une règle avec l’utilisation d’une nouvelle technologie, c’est que si ça peut déraper, ça va déraper.

Machine learning de Nancy Kress. Ethan est un génie de l’informatique, spécialiste du machine learning (apprentissage automatique) qui s’enfuit dans le travail pour oublier la perte de sa fille. Il développe MAIP, une IA capable de lire et interpréter les émotions humaines. MAIP est utilisée pour aider des enfants à apprendre plus rapidement et gérer leurs émotions. Mais Ethan perd de plus en plus pied. Et MAIP s’en rend compte. La nouvelle est assez émotionnelle.

Riding with the Duke de Jack Mc Devitt. Walter a abandonné sa thèse en physique. Mais il se voit proposer d’enseigner à des adolescents au lycée la matière qui le passionne toujours. Seulement, Walter, comme tout le monde, peine à parler en public et sent qu’il n’arrive pas à toucher les enfants qu’il a devant lui. Son amie va tenter de l’aider en l’amenant à tester une nouvelle technologie pour rendre les films de cinéma plus immersifs en permettant au spectateur de jouer l’un des personnages du film. J’ai trouvé celle-ci en deçà des autres nouvelles.

Looking for Gordo de Rober J. Sawyer. Après des années de silence, la Terre capte enfin un signal extraterrestre. Pas un bip bip du fin fond de l’univers, non plutôt les 50 volumes de l’Encyclopedia Universalis, voire l’intégralité de Wikipédia. Avec l’aide d’une IA, les humains créent un avatar d’un de ces extraterrestres et se lancent dans une simulation sous la forme d’une cour de justice, qui devra décider si on prend le risque de répondre à ce signal. La nouvelle est drôle et très sympathique.

The Tell de David Brin. Brin s’intéresse aux possibilités de prédiction, à travers le narrateur, un magicien qui habituellement dévoile les arnaqueurs, et qui va être amené à s’intéresser à une technologie permettant de trier le vrai du faux et faire des prédictions. La nouvelle est assez moyenne.

Another word for World d’Ann Leckie. La dernière nouvelle du recueil est la plus SF. Elle se situe dans un futur éloigné, sur une autre planète, où différentes factions opposées tentent vainement de négocier un traité de paix. Jusqu’au moment où on se rend compte d’une erreur de code dans le programme de traduction. Faut il ne se reposer que sur la technologie lorsque la paix est en jeu ?


Pour vous le procurer gratuitement au format kindle.


Livre : Future Visions
Auteur : collectif (Seanan McGuire, Greg Bear, Elizabeth Bear, Nancy Kress, Jack Mc Devitt, Robert J. Sawyer, David Brin et Ann Leckie.)
Editeur : Harry Shum
Publication : 2015
Langue : Anglais
Traduction : Non
Nombre de pages : 342
Format : ebook


2 réflexions sur “Future Visions – collectif (Harry Shum)

    1. On évitera de calculer le rapport qualité/prix car une division par zéro perturbe toujours la fabrique de l’espace-temps et on ne sait jamais quelle horreur cosmique pourrait surgir d’une singularité (heureusement la Laundry veille), mais disons que l’investissement est très rentable vu le casting proposé.

      Aimé par 1 personne

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