L’univers de Xuya en 5 nouvelles – Aliette de Bodard.

xuya

L’univers de Xuya, à la fois uchonique et futuriste, d’inspiration chinoise et vietnamienne, est développé par l’auteure franco-vietnamienne Aliette de Bodard à travers de nombreuses nouvelles et romans. J’ai déjà récemment parlé de cet univers dans les critiques des romans Tea Master and the Detective, On a Red Station Drifting, et de la nouvelle Immersion. La complexité et l’originalité de cet univers ne sauraient pourtant n’être abordées que par la lecture de ces quelques œuvres. Certes, on peut, mais on rate alors quelque chose de bien plus grand. C’est pourquoi je vous propose une rapide présentation de quelques nouvelles qui se rapportent à cet univers, plutôt que d’écrire une longue critique sur chacune d’elles. Elles sont toutes assez courtes, et disponibles gratuitement à la lecture en ligne. J’en donne les liens. Les dates données sont les années auxquelles les nouvelles se déroulent dans la chronologie de l’univers.

The Jaguar house – 1986

La nouvelle se déroule à Tenochtitlan, la capitale de l’empire Mexica. Dans l’univers uchronique de Xuya, l’Amérique du Nord est divisée en trois grandes puissances. Xuya à l’Ouest, qui a gagné son indépendance de la patrie mère la Chine, Les Etats-Unis fondés par les Européens, et l’empire Mexica, descendant de l’empire Aztèque au Sud. L’empire Mexica est resté très très traditionnel et religieux, pratiquant les sacrifices humains rituels, mais tire sa puissance et sa richesse de son expertise sur la manufacture de produits électroniques et informatiques de pointe. L’usage des nanotech y est ainsi courant. L’orateur révéré Ixtli, Revered Speaker (Tlatoani en nahuatl pour ceux d’entre vous qui s’intéressent aux civilisations précolombiennes), s’est lancé dans une purge visant à asseoir son pouvoir, notamment en éliminant les maisons de chevaliers. Ne subsiste que celle des chevaliers Jaguar, serviteurs de Tezcatlipoca. Une dissidence est née au sein de la maison, et a été rapidement écrasée. Onalli, qui est chevalier Jaguar, va s’introduire dans la maison pour sauver son amie Xochitl qui y est emprisonnée. Elle affrontera la dirigeante de son ordre.

La nouvelle peut être lue en ligne en suivant ce lien.

The Lost Xuyan Bride – 2005

La nouvelle se déroule sur Terre, dans l’empire Xuyan, situé sur la côte Ouest américaine, après que celui-ci ait gagné son indépendance de la Chine, mais avant l’ère spatiale qui verra l’humanité coloniser la galaxie. Le Narrateur, Brooks, a dû quitté les Etats-Unis, à l’Est des Montagnes Rocheuses, par amour pour une jeune femme Xuyan, ce genre d’union étant interdite aux Etats-Unis. Depuis la mort de sa compagne, il est devenu détective privé dans ce territoire où il est un étranger. He Chan-Li, héritière d’une riche famille Xuyan l’embauche pour élucider la disparition de sa fille de 16 ans, He Zhen, et la retrouver. L’enquête sera l’occasion d’une plongée dans la haute société Xuyan, les luttes d’influence, la mafia chinoise, et les relations familiales complexes dans cette société mêlant tradition et modernité. Brooks retrouvera la trace de He Zhen au Mexique.

La nouvelle peut être lue en ligne en suivant ce lien.

The Shipmaker – 22e siècle

La nouvelle se déroule cette fois dans le futur, au 22e siècle. L’empire Xuyan est désormais dans l’espace, ayant colonisé de nombreuses planètes. Dac Kien est Grand Master of Design Harmony, c’est-à-dire ingénieure en chef de la construction des mindships, ces vaisseaux de l’empire qui possèdent une intelligence organique, un shipmind, portée jusqu’à la naissance dans l’utérus d’une  humaine, et seuls à pouvoir voyager dans les espaces profonds, Deep Spaces, où les voyages en apparence plus rapide que la vitesse de la lumière sont possibles. (Voir la critique de Tea Master and the Detective) Alors qu’elle travaille avec son équipe à la construction d’un nouveau vaisseau, qu’elle veut être son chef d’œuvre, Dac Kien reçoit la visite d’une Mexica, Zoquitl, qui est la mère porteuse de l’enfant qui deviendra le shipmind, l’esprit qui habitera le corps du vaisseau. Zoquitl est sur le point d’accoucher alors que le vaisseau est loin d’être prêt à accueillir son intelligence. Cette nouvelle est sans doute celle à travers laquelle on découvre le plus en détails la conception des mindships et le rôle des Grand Masters of Design Harmony. Contrairement aux vaisseaux sans intelligence, simples assemblages de métal et de carbone, les mindships sont uniques et construits spécifiquement pour accueillir leur intelligence. Les flux d’énergie doivent être finement équilibrés, Il faut que le qi puisse circuler librement à travers le corps du vaisseau. La conception d’un mindship est autant pragmatique que mystique, et ne se fait pas en quelques jours.

La nouvelle peut être lue en ligne en suivant ce lien.

The Ship’s Brother – 22e siècle

Il s’agit d’une autre nouvelle qui adresse la singularité des mindships et les relations parfois difficiles avec leur famille. Car tous les shipminds gardent des liens familiaux forts, source de leur équilibre et de leur loyauté. La nouvelle raconte l’incompréhension d’un jeune garçon lorsque sa mère devient mère porteuse d’un mindship et donne naissance à une petite sœur qui n’est pas humaine.

La nouvelle peut être lue en ligne en suivant ce lien.

A Salvaging of Ghosts – 22e siècle

Pour finir cette exploration de l’univers singulier imaginé par Aliette de Bodard, je vous propose de lire la nouvelle Salvaging of Ghosts, qui nous emmène cette fois dans les Deap Spaces, où des humains, au péril de leur vie et sans l’aide de mindships, vont récupérer les corps, ou plutôt ce qu’il en reste, dans les mindships qui se sont perdus dans les Deep Spaces et y sont morts. La nouvelle est très étrange, mais étonnante, et explore une forme assez originale de… nécrophagie mystique.

La nouvelle peut être lue en ligne en suivant ce lien.


21 réflexions sur “L’univers de Xuya en 5 nouvelles – Aliette de Bodard.

    1. Je trouve cela assez étonnant qu’ils ne soient pas déjà traduits. L’auteure est française (même si elle écrit en anglais), les textes ne pas pas forcément très récents et entre les nouvelles, les novella et les romans, il y a de quoi faire. C’est une bizarrerie éditoriale française…

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  1. Je confirme que l’univers est intéressant et mérite le détour. Pour une traduction je ne sais pas si c’est vraiment à l’ordre du jour, sachant que c’est dispo depuis quelques temps déjà…
    merci pour le retour et les liens

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  2. Un de ses romans a été traduit récemment y a peut être espoir de voir paraître un recueil de nouvelles un jour. Ce serait cool en tout cas parce que je n’ai pas du tout le courage de lire de la sf en anglais.

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