Une interview : Gareth L. Powell – Embers of War

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@garethlpowell

Au début du mois, les éditions Denoël ont acquis pour la collection Lunes d’Encre les droits de traduction et publication de la trilogie Embers of War de l’auteur Britannique de SF Gareth L. Powell, peu connu du public français. Il est l’auteur  d’une quarantaine de nouvelles, de deux romans indépendants : Silversands (2010) et The Recollection (2011), et d’une trilogie : Ack-Ack Macaque (2013), Hive Monkey (2014) et Macaque Attack (2015) publiée chez Solaris. Le roman Ack-ack Macaque a reçu le British Science Fiction Association (BSFA) Award en 2013.   Il s’est récemment lancé dans une nouvelle trilogie, Embers of War, un space opera dont le premier volume a été publié chez Titan Books le 20 février 2018 et chroniqué sur ce blog.

Je vous propose de faire connaissance avec lui, à travers quelques brèves questions auxquelles il a eu la gentillesse de répondre.

L’épaule d’Orion : Bonjour Gareth. Il a été récemment annoncé que l’éditeur français Denoël avait acquis les droits pour publier ta trilogie Embers of War en France dans la collection Lunes d’Encre. Cela va être ton premier roman traduit en français, je crois. Pourrais tu te présenter aux lecteurs français qui ne te connaissent pas ?

Gareth L. Powell : Oui, Embers of war sera mon premier roman traduit en français, bien que certains des romans que j’ai précédemment écrits se déroulent en France (NDR : Ack-Ack Macaque). J’habite à Bristol, dans le Sud-Ouest de l’Angleterre, et passe beaucoup de temps sur twitter @garethlpowell (NDR : je confirme !)

EdO : Ton premier roman, Silversands, a été publié en 2010 mais, si je ne me trompe pas, ta première nouvelle a été publiée en 2002. Depuis combien de temps écris-tu ?

GLP : Je suis écrivain depuis huit ans et j’ai écrit huit romans dans cet intervalle de temps, ainsi qu’un certain nombre de nouvelles. Mais mes toutes premières nouvelles ont été publiées bien avant cela. J’ai commencé à écrire à l’université au début des années 90, et deux sont parues dans un magazine de nouvelles du Pays de Galles appelé Cambrensis.

EdO : Pourquoi as-tu choisi d’écrire de la science-fiction ?

GLP : j’ai toujours été un lecteur enthousiaste de SF, il m’a donc semblé naturel d’écrire dans un genre que j’apprécie beaucoup.

EdO : Tu as publié un grand nombre de nouvelles. Personnellement, je pense que la nouvelle est la quintessence de la littérature de science-fiction. Lesquelles de tes nouvelles, selon toi, seraient les meilleures à lire pour quelqu’un qui voudrait découvrir ton travail avant de plonger dans tes romans ?

GLP : La collection Entropic Angel and Other Stories (NewCon Press 2017)* contient mes meilleures nouvelles, ce serait donc probablement un bon début.

EdO : En 2013 tu as remporté le prix  BSFA pour le meilleur roman avec Ack-Ack Macaque ex-aequo avec Ann Leckie pour The Ancillary Justice. Qu’est-ce que cela a changé dans ta vie d’écrivain ?

GLP : Remporter le prix m’a apporté l’attention d’une audience plus large, d’autant plus que mon roman a été le seul à défier la domination totale d’Ann sur tous les prix (cette année-là elle a aussi remporté le Hugo, le Nebula, l’Arthur C. Clarke, le Locus, le Kitschies et le Seiun awards).

EdO : Ack Ack Macaque était un thriller de SF comportant des éléments d’Histoire Alternative. La trilogie Embers of War est un space opera. Qu’est-ce qui t’a motivé à te tourner vers ce genre ?

GLP : Avec Embers of War, je retournais en fait au space opera. Mes deux premiers romans, Silversands et the Recollection, étaient tous les deux des space operas et j’ai toujours considéré ce genre comme mon premier amour. Y revenir était comme revenir à la maison.

EdO : Je sais que tu es un grand admirateur d’Iain Banks. Quels autres écrivains ont une influence sur ton travail ?

GLP : Avec Embers, je pense que tu pourrais probablement trouver des traces de l’influence de Samuel Delany, James SA Correy, Vernor Vinge, et Cordwainer Smith. Probablement aussi beaucoup d’autres. Tout ce que je vois, entends, ou lis se retrouve jeté dans le creuset de mon subconscient, où ça mijote, et je ne sais jamais ce qui va ressortir au moment où je commence à écrire.

EdO :  Embers of War a été vendu à Titan comme une trilogie. Tu as fini d’écrire le troisième volume récemment. Combien de l’histoire avais-tu en tête avant que le premier volume ne soit sous presse ?

GLP : Quand on a vendu la trilogie, j’avais écrit le premier volume et esquissé des morceaux d’intrigues pour les deux autres. La trilogie a réellement été vendue sur la solidité du premier livre.

EdO : Embers of War convoque une galerie haute en couleurs de personnages perturbés. Un thème central du livre est les troubles du stress post-traumatique.  Est-ce qu’il s’agissait d’un thème que tu voulais explorer dès le départ ou qui s’est imposé au cours de développement de l’histoire ?

GLP : De nombreux space operas ont tendance à se dérouler pendant un immense conflit intergalactique. Pense à Star Wars par exemple. Mais que se passe-t-il quand le conflit est terminé ? Qu’est-ce qu’il advient des troupes et des armes qui ont combattu dans les deux camps ? C’était mon idée de départ pour écrire la trilogie. Je voulais explorer les conséquences de la guerre à travers les yeux des gens qui en ont fait l’expérience, et découvrir comment ils se réadaptaient à la vie civile. Cela inclut le lourd croiseur conscient Trouble Dog qui trouve difficile d’accepter l’existence, maintenant qu’il n’est plus un vaisseau de guerre pleinement armé.

Edo : Les écrivains disent parfois que les personnages d’un roman développent leur existence propre durant la conception du livre. Il me semble que c’est un peu le cas ici avec Trouble Dog. Comment travailles-tu sur le développement des personnages quand tu écris une histoire et comment as-tu choisi ce groupe de personnages en particulier pour Embers ?

GLP : Je définis quel est le point de vue dont je vais avoir besoin pour raconter l’histoire que je veux raconter. A partir de là, je laisse les personnages se développer seuls au fur et à mesure que j’écris. En ce qui me concerne, ce processus de création et de découverte est ce qui fait la joie d’écrire.

EdO : Les premières critiques d’Embers ont été vraiment très bonnes. As-tu décidé de modifier des choses dans l’histoire ou les personnages en fonction du retour que tu as eu des lecteurs ? 

GLP : Etrangement, ces bons retours sur le premier livre m’ont rendu l’écriture du troisième beaucoup plus difficile, car maintenant je ressens la pression de devoir être à la hauteurs des attentes.

EdO : Désires-tu ajouter quelque chose pour tes futurs lecteurs français avant qu’ils ne plongent dans l’hypervide à bord de Trouble Dog ?

GLP : Je suis très attaché à la France. Ma sœur, qui est aussi écrivain, vit près de Villeneuve-sur-Lot, et c’est une très belle région. Je sais que ses filles vont être enchantées de pouvoir enfin lire un de mes livres en français – et j’espère que ce sera la même chose pour d’autres lecteurs.

EdO : Merci beaucoup d’avoir pris le temps de répondre !

GLP : Thanks for having me!


*Disponible sur Amazon.fr : Entropic Angel: And Other Stories (English Edition)


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